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Importance du chant

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IGMR. 39. L’Apôtre invite les fidèles qui se rassemblent dans l’attente de l’avènement de leur Seigneur, à chanter ensemble des psaumes, des hymnes et de libres louanges (cf. Col 3, 16). Le chant est en effet le signe de l’allégresse du cœur (cf. Ac 2, 46). Aussi saint Augustin dit-il justement : « Chanter est le fait de celui qui aime », et selon un ancien proverbe : « Il prie deux fois, celui qui chante bien ».

Note du webmaster : on lit souvent que saint Augustin aurait écrit « Prier c’est chanter deux fois ». Il y a ici une omission qu’il faut combattre, car la phrase originale est exactement « Qui bene cantat bis orat ». Autrement dit, ne prie deux fois que celui qui chante bien au sens concret du terme, c’est-à-dire avec justesse, clarté et nuances. A l’époque de saint Augustin personne n’envisage qu’il puisse y avoir un « entre deux », une « voie médiane », et les propos subjectivistes de notre époque tendent à faire admettre que la bonne volonté suffit pour faire admettre un chant de médiocre qualité ! Avec pour résultat, de nos jours, que des chants approximatifs et des voix mal posées sont considérées comme satisfaisantes. C’est assurément une grande erreur.

IGMR. 40. On fera donc grand usage du chant dans les célébrations, en tenant compte de la mentalité des peuples et des aptitudes de chaque assemblée. S’il n’est pas toujours nécessaire, par exemple dans les messes de semaine, de chanter tous les textes qui, par eux-mêmes sont destinés à être chantés, on mettra tout le soin possible pour que le chant des ministres et du peuple ne fasse pas défaut dans les célébrations dominicales et les jours de fête de précepte.

Mais, en choisissant les parties qui seront effectivement chantées, on donnera la priorité à celles qui ont plus d’importance, et surtout à celles qui doivent être chantées par le prêtre, le diacre ou le lecteur, avec réponse du peuple, ou qui doivent être prononcées simultanément par le prêtre et le peuple.

Note du webmaster : IMGR 40 dit que certains textes sont destinés à être chantés, même lors des messes de semaine. Force est de constater que cela contredit MS. 28, MS. 28 et MS. 36, instructions qui n’ont pas été abrogées, tandis que la distinction entre messe chantée et messe lue n’a pas non plus été abandonnée. Le résultat de l’hybridation proposée par IGMR 40 est facilement observable : il amène à une dégradation de l’art du chant, à ce point répandu qu’il s’impose aussi lors des messes chantées.

IGMR. 41. Le chant grégorien, en tant que chant propre de la liturgie romaine, doit, toutes choses égales par ailleurs, occuper la première place. Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclues, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique et qu’ils favorisent la participation de tous les fidèles.

Et comme les réunions entre fidèles de diverses nations deviennent de plus en plus fréquentes, il est bon que ces fidèles sachent chanter ensemble, en latin, sur des mélodies très faciles, au moins quelques parties de l’Ordinaire de la messe, mais surtout la profession de foi et l’oraison dominicale.

MSD. 13. (…) la musique sacrée est plus proche du culte divin que la plupart des autres beaux arts, comme l’architecture, la peinture et la sculpture. Celles-ci cherchent à préparer un digne cadre au rites divins ; elle, au contraire, occupe une place principale dans le déroulement des cérémonies et des rites sacrés.

Note du webmaster : c’est là une distinction importante que l’on oublie souvent d’opérer, puisque dans la plupart des cas on exige bien plus des oeuvres iconographiques que des Ïuvres musicales. C’est une inversion des valeurs qui montre combien on se laisse facilement attirer vers le matériel et le visible, tandis qu’il est plus difficile d’accéder à l’invisible, « lieu » privilégié auquel seul la musique sait accéder. C’est pour cette raison que la musique sacrée, lorsqu’elle répond aux exigences d’une qualité réelle, peut atteindre mieux que tous les autres arts les profondeurs de l’homme et y faire rayonner la splendeur de Dieu.

MSD. 8. Nul certainement ne s’étonnera que l’Eglise vigilante s’intéresse tant à la musique sacrée. Il ne s’agit pas, en effet, de dicter des lois d’esthétique ou de technique, concernant la noble discipline de la musique ; l’intention de l’Eglise est, au contraire, de le voir défendu contre tout ce qui pourrait amoindrir sa dignité, car elle est appelée à rendre service dans un domaine aussi important que celui du culte divin.

MSD. 20. [La musique sacrée] doit être sainte ; qu’elle n’admette et ne laisse passer ni en elle-même ni dans la façon dont elle est présentée rien qui puisse donner une impression de profane. C’est par cette sainteté qu’excelle surtout le chant grégorien (…).

Note du webmaster : cet article dit clairement que la sainteté de la musique sacrée s’exprime non seulement par son contenu mais aussi sa forme. Or c’est dans la forme de la musique que réside son style. MSD exclue donc qu’une musique recouvrant la forme « variété », « rock » ou « jazz » puisse être sainte. On doit, pour porter ici un jugement efficace, tenir compte de la culture des peuples : si une musique rythmée peut conserver un caractère sacré pour certains peuples, cette même forme ne délivrera pas la même expression auprès d’un peuple de culture latine. On notera cependant que, dans les continents asiatiques et africains, MSD 20 ne contredit pas la culture des populations locales puisque celles-ci sont capables de produire d’excellents chœurs grégoriens.

SC. 113. L’action liturgique présente une forme plus noble lorsque les offices divins sont célébrés solennellement avec chant, que les ministres sacrés y interviennent et que le peuple y participe activement.

(…)

DMS. 111. Il y a des églises où, en raison de leur nature, la liturgie et la musique sacrée doivent revêtir une splendeur et un éclat particuliers : les églises paroissiales importantes, les églises collégiales, cathédrales, abbatiales ou religieuses, ou les sanctuaires importants.

MS. 43. On célébrera autant que possible avec chant les sacrements et les sacramentaux (…). Toutefois, on veillera soigneusement à ce que (…) rien ne s’introduise dans la célébration qui soit purement profane ou peu compatible avec le culte divin ; cela s’applique surtout à la célébration des mariages.

Note du webmaster : cet article est, justement lors des mariages, l’un des plus ignorés. C’est un abus que de faire jouer des musiques rock, de variété ou même d’opéra, durant les cérémonies de mariage (voir le fondement en MSD 20). Toute exigence manifestée à ce sujet tend surtout à montrer que la cérémonie est plus exigée par les conjoints pour sa forme que pour son contenu spirituel, ce que déplorent d’ailleurs bon nombre de pasteurs.