Les chants du propre de la messe
MS. 32. L’usage (…) de substituer d’autres chants aux chants d’entrée, d’offertoire et de communion qui se trouvent dans le Graduale, peut-être conservé, au jugement de l’autorité compétente territoriale compétente, pourvu que ces chants soient accordés aux parties de la messe, à la fête ou au temps liturgique. La même autorité territoriale doit approuver les textes de ces chants.
Notes du webmaster : le « propre » : il s’agit des chants d’entrée, d’offertoire et de communion, prévus très précisément pour une messe précise, ou bien pour les occasions diverses. Ce principe vient du répertoire de chant grégorien. Par exemple : « Jerusalem surge » pour la communion du deuxième dimanche de l’Avent, « Resurexi » pour l’entrée du dimanche de Pâques, ou « In paradisum » pour la sortie du corps du défunt lors des obsèques. De nos jours la disparition de la notion de « propre » est due au fait que les compositeurs n’écrivent pratiquement plus de chants « propres » à un instant bien précis. Dans les livrets de chant actuels, on trouve plutôt des chant propres à une période (Avent, Temps de Pâques, etc) ou une circonstance. Parfois même, certains chants comportent des couplets qui sont chacun destinés à une circonstance différente (ce qui a pour effet néfaste de produire des chants dépourvus de caractère spécifique et que l’on finit par utiliser sans arrêt). Dès lors, MS 32 ne désigne plus grand chose de précis et semble, au premier abord, inutile aujourd’hui. Ce qui est une erreur.
Le jugement de l’autorité territoriale compétente : la Conférence des Evêques de chaque pays doit avoir désigné une commission chargée de prendre des décisions en matière d’Art Sacré. La multiplication des commissions de pastorale, de liturgie et d’art sacré aurait donc dû permettre une meilleure surveillance des textes des chants, et ainsi d’approuver ou désapprouver les textes des chants. Force est de constater que bien des textes parus auraient mérité d’être désapprouvés, et ce jusque parmi les hymnes du bréviaire en français…
MS. 33. [a] Il est bon que l’assemblée des fidèles, autant que c’est possible, participe au chant du propre ; elle pourra le faire grâce à des refrains faciles ou à d’autres formes musicales appropriées.
Le chant de l’ordinaire de la messe
MS. 34. Les chants appelés «ordinaire de la messe», s’ils sont chantés sur des compositions musicales à plusieurs voix, peuvent être exécutés par la chorale, soit accompagnés d’instruments, pourvu que le peuple ne soit pas totalement exclu de la participation au chant.
Dans les autres cas, les pièces de l’ordinaire de la messe peuvent être réparties entre la chorale et le peuple, ou encore entre deux parties du peuple ; on peut ainsi alterner par versets, ou en suivant d’autres divisions convenables qui répartissent l’ensemble du texte en sections plus importantes. (…).
En tant que formule de la profession de foi, il est bien que le Credo soit chanté par tous, ou d’une manière qui permette une participation convenable des fidèles.
Il est bien que le Sanctus, en tant qu’acclamation concluant la préface, soit habituellement chantée par l’assemblée entière, avec le prêtre.
Note du webmaster : dans le premier alinéa de MS 34, « pourvu que le peuple ne soit pas totalement exclu » ne signifie pas que le peuple doit participer obligatoirement à un chant polyphonique exécuté par la schola. Sinon, cela voudrait dire que toutes les polyphonies élaborées deviennent exclues de la liturgie (idée radicale qui est encore très répandue). Au contraire, cela veut dire que l’on peut placer des pièces de belle polyphonie pourvue que, par ailleurs, des cantiques populaires aient une place dans le cours de la même messe. C’est ainsi que l’on équilibre l’ensemble du chant liturgique en faisant voisiner pièces de qualité et chant du peuple, ce qui est une excellente représentation de l’Eglise.
Par ailleurs, on a pu lire – dans un ouvrage français présentant les caractéristiques d’un travail sérieux et valide – que le « propre » et « l’ordinaire » sont des notions qui n’ont plus cours dans la liturgie selon la forme ordinaire. Les textes magistériels ci-dessus démontrent que cette affirmation est absolument fausse.