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Emplacement des musiciens

  • CLP 

IGMR 313. L’orgue et les autres instruments de musique légitimement approuvés seront placés dans un endroit approprié, pour qu’ils puissent soutenir le chant aussi bien du peuple que de la chorale et, s’ils jouent seuls, qu’ils puissent être bien entendus par tous. Il convient de bénir l’orgue avant qu’il ne soit mis à l’usage liturgique, selon le rite prévu dans le Rituel romain. (…)

DMS. 67. A moins qu’une coutume ancienne ou une quelconque raison particulière, approuvée par l’Ordinaire du lieu, porte à faire différemment, l’orgue doit être placé à proximité du maître-autel, mais toujours à l’endroit permettant le mieux aux chanteurs ou aux musiciens qui se trouvent à la tribune de ne pas être vus des fidèles qui sont dans l’église.

Note du webmaster : il faut voir ici le souhait de l’Eglise de voir les instrumentistes soucieux de ne pas s’offrir en spectacle et de faire preuve de discrétion. Par le mot tribune on ne désigne pas ici forcément une tribune qui soit surélevée, mais plutôt un lieu aménagé spécialement pour les instrumentistes, ceci non pas pour les mettre en valeur au plan visuel, bien au contraire, mais pour faciliter leur tâche et favoriser l’acoustique.
La prescription de DMS 67 est assez curieuse dans la mesure où, historiquement, on n’a jamais cherché à cacher les chanteurs, puisque dans les premiers siècles ils étaient en plein milieu de la nef au pied des marches du chœur. DMS 67 reprend le motu proprio de St-Pie X, en l’assouplissant un peu, puisque celui-ci préconisait de cacher les chantres derrière une grille. On s’en étonne d’autant que la Chapelle Sixtine, et bien d’autres églises anciennes, placent effectivement les musiciens dans un tribune, mais qui est au début de la nef et un peu surélevée, de sorte que les fidèles voient parfaitement ces musiciens. Et on observe une disposition comparable à St-Pierre de Rome.
En France, le placement des chanteurs à la tribune de l’orgue, au fond de la nef, ne se justifie pas liturgiquement. Il semble par contre que son modèle soit l’usage en vigueur à la Chapelle de Château de Versailles, qui aurait été repris un peu partout, plus par un effet de mode que pour de sérieuses raisons liturgiques. En conséquence, ce modèle ne devrait pas être entretenu, dans la mesure du possible, même si DMS 67 fait montre d’une certaine diplomatie en commençant par :
« A moins qu’une coutume ancienne (…) ».