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Compatibilité des instruments avec la musique sacrée

  • CLP 

DMS. 60 Voici un rappel de principes concernant l’usage des instruments de musique dans la liturgie sacrée :

a) En raison de la nature, de la sainteté et de la dignité de la liturgie sacrée, l’usage que l’on fait d’un instrument de musique quel qu’il soit devrait être de soi le plus parfait possible. Il vaudra donc mieux complètement supprimer la musique instrumentale (soit de l’orgue, soit d’autres instruments), plutôt que d’en jouer mal ; et, d’une façon générale, il vaudra mieux faire bien une chose, même limitée, plutôt que d’entreprendre des choses plus vastes sans avoir les moyens de les mener à bonne fin.

Note du webmaster : par « usage le plus parfait possible » il faut entendre deux impératifs jumeaux : d’une part le musicien doit être d’une compétence suffisante pour que les fidèles ne perçoivent pas d’erreurs qui attirent l’attention sur lui et son exécution, et d’autre part il doit tendre par lui-même à la perfection en faisant pour cela tout ce qui lui est possible. Il est donc clair qu’un comportement routinier et négligeant n’a pas sa place ici.

b) Il faudra tenir compte de la différence qu’il y a entre la musique sacrée et le musique profane. Il y a, en effet, des instruments de musique qui sont directement ordonnés à la musique sacrée ; il y en a d’autres qui s’adaptent facilement à un usage liturgique, comme certains instruments à corde ; et il y en a qui, au contraire, de l’avis commun, sont tellement particuliers à la musique profane qu’ils ne peuvent absolument pas s’adapter à un usage sacré.

Note du webmaster : de toute évidence voilà bien un article souvent oublié. Combien de fois aura-t-on, sous prétexte d’offrir une liturgie « jeune et dynamique » introduit dans la liturgie des instruments qui ne peuvent pas, à cause même de leur sonorité, porter à la prière… Comme le précise cet alinéa, certains instruments à cordes peuvent trouver leur place dans la liturgie, comme la cithare, adoptée par de nombreux couvents d’ordres contemplatifs, ou même la guitare sèche si l’instrumentiste prend soin de s’inspirer de ce qui, justement, se fait dans ces couvents. Mais il est clair que la guitare électrique, à cause des habitudes musicales et des concepts qu’elle véhicule, ne convient pas, et que les percussions, à cause de leur incapacité à émettre des sons qui portent l’âme, est à bannir. Ceci ne valant pas, évidemment, pour les pays de culture non latine, où le caractère sacré de la musique s’exprime aussi, depuis la nuit des temps, par les percussions.

c) Enfin, ne sont admis dans la liturgie que les instruments de musique dont le musicien joue personnellement, non les instruments automatiques.

Note du webmaster : la musique sacrée doit impérativement procéder d’un acte artistique, donc d’une âme humaine, afin que celle-ci soit une prière. C’est pourquoi aucune forme de musique automatique ne peut être admise dans la liturgie. Par « musique automatique » on désigne aussi bien :
– les restitutions d’enregistrements sur quelque support que ce soit
– les restitutions par télécommande informatisée (fichiers Midi ou autres) d’instruments, quand bien même il s’agit d’un interface entre un ordinateur et un orge à tuyaux
– l’exécution par des instruments de musique automatiques, quand bien même il s’agirait d’orgues aussi remarquables que l’orgue à cylindres d’Airvault (la spiritualité de l’Eglise étant supérieure à tout particularisme d’un patrimoine matériel).