DMS. 5. [b] La nature du chant grégorien n’exige pas qu’il soit accompagné par l’orgue ou un autre instrument de musique.
Note du webmaster : autrement dit, le chant grégorien se suffit à lui-même (on peut noter le mot fameux de Dom Gajard, qui fut Maître de chœur à l’abbaye de Solesme : « Accompagner le chant grégorien, c’est comme mettre une crinoline à la Venus de Milo » !). Il ne reste pas moins que cette célèbre abbaye proposa, pratiquement dès la réforme du chant grégorien qu’elle opéra, des livrets de chant grégorien « comitante organo ».
L’accompagnement du chant grégorien esthétiquement beaucoup varié. Parmi les plus connus, ceux de Dom Pothier (Solesmes) qui ont eu de l’intérêt à l’époque ; ceux de Louis Niedermeyer (fondateur de l’école de musique religieuse de Paris), faits pour les grands édifices et que Pierre Cochereau adaptait magistralement à Notre-Dame de Paris ; ceux édités plus récemment (notamment à Solesmes) et qui cherchent une voie médiane.
Ce commentaire n’est pas une apologie de l’accompagnement du chant grégorien. Celui-ci est souhaitable dans le cadre paroissial pour deux raisons : d’une part les fidèles ne peuvent pas tous s’habituer à la sobriété goûtée dans le monde monastique, et d’autre part une bonne exécution de chant grégorien sans orgue n’est pas à la portée de tous les choeurs.
Enfin il faut bien reconnaître que la vision de l’accompagnement du chant grégorien, tel qu’on y réflechissait à l’époque de DMS ainsi qu’à celle de Dom Gajard, n’a rien à voir avec ce que les musicologues ont compris depuis les années 1980. Il est clair désormais que le chant grégorien peut être accompagné, mais à la condition de se conformer le plus possible aux règles du déchant médiéval de type duplum ou triplum (les musiciens comprendront) et en évitant de doubler la mélodie lorsque le chœur chante seul.