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Le psaume ou graduel

  • CLP 

Note du webmaster : le psaume est traditionnellement appelé graduel car avant le XVIIe s. c’était le moment  où le diacre montait les « gradins » (marches) pour aller chanter l’Evangile du haut du jubé. Celui-ci ayant disparu, le terme est resté, mais il est peu utilisé aujourd’hui, sauf dans les livres grégoriens où il figure toujours, ainsi que dans l’IGMR qui utilise ce terme à la place de « psaume ».

RS. 62. Il n’est pas licite d’omettre ou de changer arbitrairement les lectures bibliques qui sont prescrites, ni surtout de remplacer «les lectures et le psaume responsorial, qui contiennent la parole de Dieu, par d’autres textes choisis hors de la Bible».

CME. 2) [b] Un psaume responsorial suit la première lecture ; il est partie intégrante de la liturgie de la parole.

Note du webmaster : il arrive encore que le psaume soit remplacé par un chant ordinaire, parfois même sans aucun rapport avec le thème abordé par l’Ecriture. Ce qui est absolument illicite. Heureusement cette situation, fréquente dans les années 80-90,  se raréfie de plus en plus,  car la beauté de la psalmodie a été récemment redécouverte par les catholiques. Mais sa place dans la liturgie nécessite encore une pédagogie de fond.

MS. 33. [b] Parmi les chants du propre, a une particulière importance le chant placé après les lectures, sous forme de graduel ou de psaume responsorial. De par sa nature, il fait partie de la liturgie de la parole ; aussi doit-il être exécuté, tandis que tous sont assis et l’écoutent, et même, autant que possible, avec leur participation.

Notes du webmaster :

– « Responsorial » : forme chantée qui inclue une réponse de l’assemblée au soliste ou aux chanteurs, grâce à un refrain ou – ce qui est plus cohérent – une véritable alternance des versets, ce qui est assez rare.

« de par sa nature il fait partie de la liturgie de la parole » : il est étrange de constater que certains s’ingénient à faire croire que le psaume est un chant de foule, justifiant ainsi l’insertion obligatoire de l’antienne tous les deux versets (ce qui « tue » la psalmodie et évacue le psalmiste avec son savoir-faire propre), et permettant de repousser le psalmiste au pupitre du chant, alors que sa place est très clairement à l’ambon.

IGMR. 196. (…) A défaut de psalmiste, il [le lecteur] peut dire le psaume responsorial après la première lecture.

IGMR. 129. Ensuite, le psalmiste, ou le lecteur lui-même dit le psaume, auquel le peuple répond habituellement par un refrain (cf. n. 61).

IGMR. 61. La première lecture est suivie du psaume responsorial, ou graduel, qui fait partie intégrante de la liturgie de la Parole et a une grande importance liturgique et pastorale, car elle favorise la méditation de la parole de Dieu.
Le psaume responsorial correspond à chaque lecture et se prend d’ordinaire dans le Lectionnaire.
Il importe que le psaume responsorial soit chanté, au moins pour ce qui est de la réponse du peuple. Le psalmiste, ou chantre du psaume, dit les versets du psaume à l’ambon ou à un autre endroit approprié, tandis que toute l’assemblée est assise et écoute ; habituellement celle-ci participe par un refrain, à moins que le psaume ne soit dit de manière suivie, c’est-à-dire sans reprise d’un refrain. Cependant, pour que le peuple puisse plus facilement donner une réponse en forme de psalmodie, on a choisi quelques textes de refrains et de psaumes pour les différents temps de l’année ou pour les différentes catégories de saints, que l’on peut employer, au lieu du texte correspondant à la lecture, chaque fois que le psaume est chanté. Si le psaume n’est pas chanté, on le récitera de la manière la plus apte à favoriser la méditation de la parole de Dieu.
A la place du psaume marqué dans le Lectionnaire, on peut chanter aussi le répons graduel du Graduel romain, ou le psaume responsorial ou alléluiatique du Graduel simple, tels qu’ils sont libellés dans ces différents livres.

Notes du webmaster :

Il est curieux de lire à la fin d’IGMR 61 que le chant du graduel issu du répertoire grégorien est juste une alternative au psaume du lectionnaire. Certes, en matière de texte, le lectionnaire prime. Mais le rédacteur de cet article penserait-il que les mélodies grégoriennes sont désormais à ranger parmi les accessoires de l’Art Sacré ? Voilà qui laisse songeur… La réalité est un peu différente : la messe chantée étant très clairement prioritaire sur la messe lue, ce sont plutôt les pièces grégoriennes qui l’emportent sur la lecture des années A, B et C ! Le statut permanent 50% lu / 50% chanté des messes paroissiales a complètement fait oublier cette hiérarchie.

On peut regretter aussi la promotion du « Graduale simplex », qui simplifie assez peu le travail des grégorianistes (il peut même le multiplier !) car il faut presque autant de temps passé en répétitions pour chanter le graduel simple que le graduel romain.

L’usage exclusif du chant grégorien, chant communautaire par excellence, a beaucoup contribué à la disparition du psalmiste (et ce depuis de nombreux siècles). En effet, la notion de soliste est inconnue en chant grégorien, en dehors des intonations, des litanies et du chant de la Passion. Si on ne prend pas le répertoire grégorien, le sommet de l’art du psalmiste, s’il a été formé au chant sacré, est de pouvoir improviser un ton de psalmodie dans le ton du refrain pris par l’assemblée ; n’oublions pas que les psalmistes (donc les chantres), dans les temps anciens, étaient réputés selon leurs capacités d’improvisation.

L’organiste, s’il suit l’harmonisation du refrain, doit pouvoir accompagner les versets sans difficulté. Pour celà il ne doublera pas la mélodie de la psalmodie, se contentant de jouer l’harmonisation. Il faut noter que la technique d’accompagnement actuelle des psaumes est inconnue des Conservatoires, et qu’elle ne peut être apprise qu’auprès d’un organiste lui-même rompu à l’accompagnement des psaumes. Force est de constater que cet art, très particulier, s’est beaucoup perdu car peu en maîtrisent le rythme très particulier.

Enfin il ne faut pas oublier une autre forme de psaume qui est aujourd’hui tombée dans l’oubli chez les musiciens d’église : il s’agit du faux-bourdon. Cette forme d’écriture, qui alterne dans un même verset polyphonie recto-tono non mesurée et polyphonie mesurée est certainement la plus remarquable, et ne présente pas pour autant de difficulté particulière hormis la maîtrise de la psalmodie ordinaire. Cette forme est a recommander pour les solennités, en raison de sa splendeur. Les maîtres de chapelle devrait tous en maîtriser l’écriture afin de produire eux-même les faux-bourdons nécessaires.