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La Séquence

  • CLP 

IGMR 64. La séquence, qui est ad libitum sauf aux jours de Pâques et de la Pentecôte, est chantée avant l’alleluia.

Notes du webmaster :

Il est explicitement indiqué, dans la 3ème édition typique du Missel (2002) que la séquence se chante avant l’alleluia. Cette nouveauté est apparue soudainement, sans aucune explication, et sans que le Magistère de l’Eglise se soit exprimé publiquement à ce sujet, ce qui est assez troublant… Or cette modification est en contradiction avec plusieurs siècles de pratique et elle ne se justifie pas d’un point de vue pastoral. De plus ce changement contredit la structuration de l’Alleluia et des Séquences de Pâques et de la Pentecôte, qui ont été écrites à l’origine comme une suite logique :
– antienne « Alleluia »
– verset de l’alleluia
– omission de la reprise de l’antienne pour passer directement au chant de la séquence
– ajout de « Alleluia » après l’amen final.
Déjà, les livres de Solesmes selon la réforme ont carrément supprimé le Amen final de la séquence (là encore sans aucune explication), puis la 3ème édition du Missel a déplacé la séquence avant l’Alleluia (idem). Ces destructurations successives causent une perte de sens, et posent la question d’une instabilité des rubriques préjudiciable à la liturgie en général. Et pour conclure : « sequence » signifie « ce qui suit », ce qui indique bien la place de ce chant. Si ce qui suit est placé avant, qui peut comprendre ?

« Ad libitum » : facultatif. Autrement dit, placer une séquence à chaque messe du dimanche est, théoriquement, tout à fait liturgique, même si c’est infaisable faute de pièces disponibles.

On voit ici que les séquences de Pâques et de la Pentecôte ne peuvent en aucun cas être omises. La séquence de Pâques est « Victimae Paschali laudes » ; celle de la Pentecôte est « Veni Sancte Spiritu ».

Tandis qu’il est devenu facile de se procurer un chant en français du « Veni Sancte Spiritu », il faut reconnaître que les compositeurs français de la seconde moitié du XXe siècle ont complètement omis le « Victimae Paschali laudes ». Dans les endroits où le latin est encore mal reçu, on se heurtera donc à une grande difficulté ; la seule solution sera donc de lire la séquence, qui est un texte bien précis et ne permet donc pas de le remplacer par un autre texte.

Les séquences, qui se sont multipliées au Moyen-Age, on pratiquement disparu lors d’une uniformisation survenue au XIXe siècle. L’ancienne appellation « prose » est encore popularisé par celle de la « Dédicace » de N.-D. de Paris, dont une partie de la musique, écrite au XIIe s. par Adam de Saint-Victor, a fait le succès du chant « Eglise du Seigneur » («Peuple de Dieu, Cité de l’Emmanuel…»). Malheureusement cette adaptation en français a été amputée des 2/3 de la mélodie, qui comprend des variations magnifiques conférant à l’ensemble une architecture musicale remarquable, laquelle a été sabotée sans vergogne.